La Science

programe de philosophie : la science

Philo la science 

L’expérience, Anouk Barberousse, GF corpus

 

Intro  

 

L’expérience est une dimension de la vie humaine 

 

Les jugements de l’expérience 

 

A priori : l’expérience est passive (on fait l’expérience = on subit)

Et l’expérience apporte quelque chose qui ne peut pas être obtenu par la connaissance et le raisonnement (retard ferroviaire / piqûre de guêpe)

Bienfaits de l’école de l’expérience comme principe éducatif : « L’expérience instruit, l’expérience est passive » (empirisme)

La connaissance est la « croyance vraie justifiée » selon Socrate dans le Ménon (nature de la vertu) : (1) on croit quelque chose, (2) on l’affirme (on dit le savoir), (3) on peut le justifier 

L’expérience peut jouer un rôle dans la connaissance (savoir que les feuilles de marronnier sont vertes au printemps en les ayant vues) : connaissance perceptive 

L’expérience intervient dans la formation de notre croyance 

empirisme (Locke, Hume) voudrait que notre esprit soit comme une tablette de cire : l’expérience vient graver des signes = processus passif (perception, expérience) + processus actif (jugement)

La thèse empiriste n’est pas satisfaisante pour les objets abstraits ou mathématiques

La « raison » ou l’« entendement » seraient sur le même plan que l’expérience : jouent un rôle pour certains jugements (peut-être tous) 

Maîtriser un concept = distinguer et savoir reconnaître (donc comparer) → ≠ passivité 

jugement d’expérience = pensée contenant le m̂ contenu que l’expérience (mots, concepts)

Peut-on faire l’expérience d’une chose sans concept qui pourrait s’y appliquer ?

Les animaux font des expériences, mais ont-ils des concepts ? Y a-t-il des contenus non conceptuels ? 

Décrire la cause (ingrédients dans un plat exotique) ne suffit pas pour décrire l’expérience en tant qu’elle est personnelle (être déçu parce qu’il pleut et qu’on avait prévu une promenade) 

Expérience, vue, neurologie (la science dit pourquoi on voit une couleur mais n’est pas satisfaisante pour expliquer que nous savons que deux choses sont de la même couleur)

Perception ≠ inférence 

Relation expérience // jugement ? 

L'expérience doit-elle être le fondement ultime (certitude inébranlable) de la connaissance ? 

fondationnalisme = nos connaissances sont justifiées si elles reposent sur des croyances de base évidentes (justifiées par elles-mêmes) non-inférentielles (≠ inférées par d’autres croyances)

Thèse fondationnaliste

  • version 1: le contact direct (expériences) = socle de connaissances sans inférences → mais problème de l’illusion
  • version 2 : toutes nos connaissances sont inférentielles, les données des sens = sense data (objets immédiats de notre conscience perceptive) → mais problème des inférences inconscientes ou des entités privées

Il y a aussi des théories empiristes non fondationnalistes. 

Otto Neurath : de m̂ qu’il faut parfois changer les parties d’un navire, il faut remplacer les expériences sensibles (changer d’avis / transformer nos croyances) → mais les croyances empiriques restent constitutives 

 

L’expérience au coeur de l’activité scientifique 

 

conception classique des sciences : l’expérience joue un rôle fondamental dans la production des connaissances → forme de fondationnalisme empiriste, selon laquelle toute connaissance scientifique s’ancre dans l’expérience.

Les sciences visent 2 objectifs principaux :

  1. Identifier les entités qui composent le monde et leurs propriétés (via l’observation).
  2. Établir les régularités (via la construction de théories).

Selon cette conception :

→ (1) les théories scientifiques sont construites à partir de données de l’observation, (2) elles sont validées par l’expérience, qu’il s’agisse d’observations nouvelles ou d’expérimentations.

→ Le terme « expérience » recouvre 2 réalités : observation et expérimentation (≠ m̂ degré d’activité)

expérience scientifique (expérimentation) = création de conditions pour observer un phénomène (volontairement et artificiellement) → amplification de ce phénomène 

expérimentation (activité) ≠ observation (passivité) 

problématique fondamentale : la passivité supposée de l’expérience ≠ le rôle actif de la pensée 

expérience scientifique ≠ expérience sensible commune (part importante de l’observation) 

les outils des scientifiques retirent la dimension perceptive dans l’expérience scientifique (on n’observe pas, les résultats apparaissent d’eux-mêmes grâce aux outils utilisés)

Mais alors si ce n’est pas sur l'expérience sensible que repose finalement la connaissance scientifique, est-il possible de lui assigner un fondement ultime ? 

conception classique : (1) on fait l’expérience, (2) hypothèse initiale, (3) on fait l’expérience pour valider ou condamner ce que l’on pense → mais l’expérience ne pas être l’unique pierre de touche des théories 

Einstein : les expériences seraient des « libres créations de l’esprit humain »

l’expérience étant imparfaite, elle sert plus à créer des théories qu’à les vérifier 

expérience de pensée : activité abstraite de la pensée et de l’imagination dont le but est de passer outre les limitations techniques qui rendent impossible la réalisation d’une véritable expérience → mais une expérience de pensée joue certains rôles de l’expérimentation (test des hypothèses)

1935 : Einstein écrit un article avec Podolsky et Rosen (physiciens) : but de montrer que la théorie de la physique quantique n’est pas complète (pas toutes les composantes de la réalité microscopique) → « paradoxe EPR » → si on lâche deux électrons, ce qu’on apprend sur l’un sera vrai sur l’autre, or on ne comprend pas que l’autre électron sache dans quel état il est → Einstein est insatisfait car il veut des réponses, et non des affirmations : il veut la raison (la cause commune)

ainsi, certaines des fonctions de l'expérience scientifique peuvent être remplies sans qu’aucun appel ne soit fait aux propriétés de l’expérience sensible courante (Ø observation)

 

Le sujet de l’expérience 

 

l’expérience peut servir de justification (confirmation / réfutation)

autres aspects de l’expérience : subjectifs, phénoménologiques…

l’expérience agit sur nous, nous transforme, autant par ce qu’elle nous apprend que par la façon dont elle nous l’apprend (notre corps joue un rôle)

une expérience déborde de son contenu principal : souvenirs, pensées, impressions (phénoménologie de l’expérience) → ne se réduit pas à ce qu’une phrase exprime → nous vivons dans un monde (une totalité organisée et close) : aspect qualitatif de l’expérience 

quelle relation entre le contenu et le caractère d’une expérience : peut-on rendre compte de l’expérience de façon physicaliste ou de manière métaphysique ?

« impressions subjectives » = « aspects qualitatifs de l’expérience » = « qualia » : qualité particulière de la nature ou contenu subjectif de l'expérience d'un état mental

position éliminativiste = refus d’accepter psychologie comme une science (Ǝ déjà neurosciences)

Quelle est la différence entre un zombie et nous ? 

l’argument de la connaissance semble réfuter le physicalisme : quelqu’un qui a toujours vu tout en noir et blanc mais connaît tout sur les couleurs apprendrait-il quelque chose en voyant en couleur tout d’un coup ? pour Franck Jackson, oui, et le physicalisme (qui considère que tout peut être appris par l’étude des propriétés physiques des choses) est faux → l’analyse ne remplace pas l'expérience de la couleur 

Thomas Nagel : les humains sont incapables d’imaginer les expériences des autres êtres (chauves souris, Martiens) car nous ne sommes que capables d’imaginer des expériences humaines : notre point de vue humain est constitutif de toutes nos expériences (différence de système perceptif : la chauve souris utilise les ondes sonores)

point de vue ≠ subjectivité ≠ caractère privé de l’expérience

mon expérience participe à mon identité en tant que sujet, Ø expérience abstraite de son sujet 

tout sujet est également le centre d’un point de vue propre sur le monde 

Nagel : c’est moins le point de vue subjectif que le point de vue « de l’espèce » qui est pertinent pour comprendre ce que sont les expériences 

caractère privé de l’expérience = je suis la seule personne qui a accès à mes expériences, même si je peux les décrire, elles restent inaccessibles à tout autre que moi 

Comment étudier de manière systématique ce qui est par essence privé ? on peut étudier par l'introspection, mais on ne peut pas comparer les introspections 

alors il existe deux types de connaissance radicalement différents

  • les connaissances « en troisième personne »
  • et les connaissances « en première personne » : connaissance que chacun a de soi 

lien expérience / conscience : proche de moi mais insaisissable 

l’expérience alimente le flux de conscience de tout un chacun et soufre corrélativement des incertitudes qui affectent l’étude de la conscience   




De l’expérience à la connaissance

 

  • Aristote : « L'expérience une connaissance de l'individuel »

 

Métaphysique : recueil de textes d’Aristote 

la sagesse = « science qui a pour objet certaines causes et certains principes »

expérience : étape nécessaire sur le chemin de la science (appréhension du général)

 

l’homme désire savoir, or les sens permettent cela (la vue = le sens qui permet d’acquérir le plus de connaissances)

les animaux vivent des sensations mais plus ils ont de mémoire, plus ils sont intelligents → et le genre humain est capable de raisonnements 

l’art est en lien avec le jugement (expérience et art)

multiplicité de souvenirs = une expérience 

l’expérience a créé l’art, Polos : l’art naît d’un unique jugement sur une multitude de notions (exemple d’un remède qui guérit tous les malades atteints d’une même maladie)

l’expérience est une connaissance de l’individuel et l’art une connaissance de l’universel, or toute pratique porte sur l’individuel donc en pratique l’expérience et l’art ne diffèrent pas

les chefs connaissent les causes et la théorie → sont plus sages 

nos sensations (≠ sagesse) nous fournissent des informations sans nous dire pourquoi 

là où le loisir avait de l’importance (Egypte), on développait les sciences (≠ utilité)

➤ la Sagesse est une science qui a pour objet certaines causes et certains principes

 

  • Locke : De l’origine des idées : la Tabula Rasa

 

Ce que l’on nomme Idée est l’objet de la pensée → Toutes les Idées viennent par Sensation ou par Réflexion (« Supposons donc qu’au commencement l’Âme est ce qu’on appelle une Table rase (Tabula rasa) ») → Objets de la Sensation, première source de nos Idées (sensation, sens, perception, entendement) → Les Opérations de notre Esprit, autre source d’Idées (opération, raisonnement, réflexion) → Toutes nos Idées viennent de l’une de ces deux sources (les objets extérieurs fournissent des qualités sensibles et l'esprit fournit les idées de ses propres opérations) 

 

  • Locke : Le problème de Molyneux 

 

perception = résultat de l’action des objets extérieurs sur l’âme 

+ jugement (exemple des corps convexes : nous voyons des images mais notre esprit sait que les corps sont en trois dimensions)

Expérience de pensée de Molyneux : est-ce qu’un aveugle né saurait différencier une sphère et un cube par la seule vue (sachant les différencier par le toucher) ? → pour Locke, non : la sensation visuelle nous donne accès à l’apparence, pas à la cause de l’apparence (composante intellectuelle)

Les Idées qui viennent par Sensation sont souvent altérées par le Jugement 

 

  • Hume : Expérience et causalité 

 

Hume formule des « doutes sceptiques sur les opérations de l’entendement »

les relations d’idées (pas besoin de l’expérience) ≠ les faits (obtenus par l’expérience seulement) 

le soleil se lèvera demain, c’est une évidence → pourquoi ? relation de cause à effet dans ce que nous voyons et ce dont nous nous souvenons 

Hume affirme (contrairement à Locke) 

  • que la cause d'une apparence (image) n’est pas donnée dans l'expérience de cette apparence → pas accès aux choses qui causent nos perceptions 
  • que nous ne pouvons pas avoir connaissance de la connexion entre cause et effet (que des suppositions, connexions entre les idées)
  • l’expérience comme seule source de notre connaissance des faits mais ne garantit pas de certitude sur la nature des relations entre les faits (fondement)

 

  • Kant : connaissance pure et connaissance empirique

 

rapport entre expérience et connaissance 

deux types d’accès à la vérité : connaissance pure et connaissance empirique 

la connaissance en général commence avec l'expérience mais pour Kant l'entendement joue un rôle crucial (la connaissance ne se forme pas seulement par un traitement de données de l’expérience) 

connaissance empirique : connaissance qui possède une source dans l’expérience 

connaissance pure : connaissance a priori : connaissance formée sans aucune expérience possible (par le seul exercice de l'entendement déduction, réflexion) → pour Hume l’expérience ne nous donne jamais de certitude quant à l’universalité ou quant à la nécessité → pour Kant : nouvelle conception de la connaissance : rôle fondamental des jugements universels et nécessaires (connaître a priori : connaître la substance)

 

  • Kant : le rôle des catégories 

 

la connaissance est fondée sur l’expérience, l'entendement (les concepts, les catégories) 

  • le concept, par lequel un objet est pensé (la catégorie)
  • l’intuition, par laquelle l’objet est donné 
    • intuitions pures
    • intuitions empiriques : produites dans notre rapport expérientiel au monde 

l’expérience est la connaissance empirique : l’application de concepts à des intuitions empiriques

les concepts mathématiques ne sont pas des connaissances (intuition sensible pure)

  • Carnap : le langage protocolaire, 

langage de l’expérience pure et simple 

 

école du positivisme logique (Vienne, Berlin, 1920-1930) : analyse des implications dans les langues naturelles 

les énoncés scientifiques : lien pur entre expérience et connaissance 

énoncés théoriques ≠ énoncés observationnels ≠ énoncés protocolaires (énoncés appartenant au protocole primitif : choses matérielles, éléments / données)

la science comme un système d’énoncés 

 

  • Russel : les données des sens et la physique

 

rôle de l’expérience dans la constitution de la connaissance scientifique : problème de la relation entre les données des sens (sense data) et la physique

physique = science empirique fondée sur l’observation et l’expérimentation

les contenus du monde physique sont différents de ce qui peut être obtenu par l’expérience (couleurs, son, goût…) 

si la physique est vérifiable, elle présente les données des sens comme des fonctions des objets physique mais la vérification n’est possible que si les objets physiques sont présentés comme des fonctions des données des sens

 

  • Quine : « l’empirisme sans les dogmes »

 

est empiriste une position qui accorde un rôle privilégié (fondement) à l’expérience dans la formation de la connaissance 

2 dogmes de l’empirisme 

  • il existe une distinction stricte et universelle entre deux classes d'énoncés : « analytiques » (logique) et « synthétiques » (recours à l’expérience)
  • la connaissance est fondée sur les « expériences immédiates » ou « données des sens »

conception de Quine : l’expérience joue un rôle de cadre plutôt que de fondement dans la connaissance (comparaison aux mythes antiques)

le rapport entre la connaissance et l’expérience devient un rapport entre la totalité d’un système connaissances et la totalité de l'expérience → conception holiste, thèse de Duhem sur la connaissance scientifique 



L’expérience scientifique

 

  • Bacon : les expériences cruciales 

 

l’expérience : rôle dans la science (connaissance scientifique) : observation et expérimentation

rôle de l’expérience = rôle de décision : permet de trancher entre plusieurs théories ou explications possibles d’un même phénomène

des sciences neuves doivent reposer sur l’expérience et non sur l’autorité d’Aristote

instances prérogatives : phénomènes particuliers susceptibles d’orienter l’entendement dans sa procédure inductive

plusieurs hypothèses incompatibles pour l’explication d’un phénomène → instance de la croix si possible de tirer de ces hypothèses incompatibles des conséquences vérifiables par l’expérience, ou par simple constat, ou par mesures, ou par expérimentations

→ vérification d’une hypothèse incompatible avec d'autres = réfutation des hypothèses extérieures (flux et reflux de la mer, marées : est-ce que l’eau se déplace latéralement de manière à ce que la marée soit haute d’un côté et basse de l’autre ou est-ce que l’eau vient gonfler le milieu de la mer quand la marée est basse ?)

 

  • Galilée : l’expérience des pendules et autres expériences 

 

Galilée a lancé la « révolution scientifique » (rôle dévolu de l’expérience et importance des mathématiques). L’étude de la nature passerait nécessairement par l’expérience (sans être soumise à l’autorité de la tradition). La méthode inductive n’est pas au cœur pour Galilée. Pour Galilée, la nature est un livre écrit en écriture scientifique.

Galilée parle de la chute des corps. Aristote disait que c’était le poids qui conditionnait la vitesse de la chute. 

  • expérience de la chute (des facteurs peuvent donner des résultats douteux), 
  • expérience du plan incliné (faire rouler des boules de matières différentes sur un plan incliné), 
  • expérience du pendule (répétition → fiabilité)

mais une même matière sous des formes différentes ne réagit pas de la même manière (plomb en poudre / plomb compact) → réponse par les mathématiques (géométrie) : le volume et le poids diminuent beaucoup plus vite que la surface (exemple des dés divisés)

la science moderne naît aussi grâce à la nouvelle portée de l’expérience 

Galilée fait dialoguer des personnages pour s’exprimer plus clairement (Salviati, Sagredo). 

 

  • Weinberg : « Histoires de théories et d’expériences »

 

rapports entre théories et expériences (théorie de la gravitation)

Bacon → l’expérience peut servir à découvrir quelles hypothèses sont fausses (et vraies, par élimination) dans un ensemble 

Une théorie peut aussi être prouvée sans élimination : si elle prédit des chiffres vrais (résultats précis)

Karl Popper → une théorie / une hypothèse ne peut jamais être purement / simplement confirmée. on peut infirmer ou « falsifier » les théories / hypothèses concurrentes 

fonction confirmatrice de l'expérience dans l’activité scientifique, mais dans l’histoire des sciences, le rapport de confirmation entre expériences et théories compliqué 

relativité générale d’Einstein : la gravitation comme un effet de la courbure de l’espace-temps (et non pas une attraction entre corps massifs)

1915 : Einstein élabore la théorie de la relativité générale et se rend compte qu’elle résout un problème avec l’orbite de Mercure (qui change d’orientation trop rapidement) 

1919 : test expérimental lors d’une éclipse solaire, déviation des photons des rayons de lumières, des étoiles paraissent déplacées dans le ciel

 

  • Duhem : « l’expérience de physique »

 

contraste entre physique (conclusions = énoncés abstraits) et physiologie (absence de sophistication théorique : récit de faits)

« Qu’est-ce, au juste, qu’une expérience de Physique ? »

Duhem imagine un visiteur profane dans un laboratoire. Un savoir théorique est requis pour réaliser des expériences simples en apparence. Le profane ne peut pas comprendre le carnet de laboratoire. Les expériences de physique ont un caractère abstrait. Les termes abstraits renvoient à des théories. Les théories forment un réseau. 

  1. une expérience de Physique n’est pas simplement l’observation d’un phénomène ; elle est, en outre, l'interprétation théorique de ce phénomène 
  2. le résultat d’une expérience de Physique est un jugement abstrait et symbolique 

Le langage technique est incompréhensible pour les non initiés car ils ne savent pas quelles actions entreprendre en réaction à des paroles incompréhensibles (opération déterminée). Le langage du physicien est incompréhensible car les non initiés ne connaissent pas les théories, et ensuite les physiciens choisissent les expériences qu’ils réalisent (il y a plusieurs expériences possibles pour prouver une même théorie). 

 

  • Hacking : « la création des phénomènes »

 

les différents rôles de l’expérience scientifique 

phénomène créé ≠ phénomène découvert 

Hacking → les phénomènes ne sont pas en attente d’être découverts, ils sont provoqués par les scientifiques. d’ailleurs, on ne peut pas répéter une expérience exactement dans les mêmes conditions, et ce n’est pas nécessaire car si une expérience est bien faite, il est inutile de la répéter 

pour mesurer des constantes (vitesse de la lumière) une fois suffit

 

  • Duhem : contre les expériences cruciales

 

Duhem → il est impossible de séparer une hypothèse donnée de la théorie dans laquelle elle s’insère. 

qu’est-ce qui fait l’objet d’une confirmation ou d’une infirmation dans une expérience d'épreuve ? 

  1. qu’une expérience de Physique ne peut jamais condamner une hypothèse isolée, mais seulement  tout un ensemble théorique 

on ne peut considérer une hypothèse indépendamment de la théorie dans laquelle elle s’inscrit → une théorie est comme un « organisme » (on ne peut observer une partie de théorie ; c’est un tout) → conception « holiste »

  1. L’ « Experimentum crucis » est impossible en Physique 

lorsqu’on croit mener une expérience cruciale on teste en fait deux ensemble d’hypothèses solidaires

expérience de Foucault (comportement de la lumière)

 

  • Feyerabend : « la science sans expérience »

 

selon le sens commun, l’expérience serait ce sur quoi repose la science et la création théorique, elle est donc utile et nécessaire ; mais Feyerabend propose de s’en passer 

Feyerabend → on pourrait se passer des composantes purement sensorielles des expériences scientifiques (rôle des sens ?)

pour d’autres l’observation (sens de la vue) serait cruciale

aujourd’hui, dans les expériences, on observe avec des instruments sophistiqués (pas de place pour nos sens) → « des méthodes plus efficaces que la pure et simple observation » → plus vers la philosophie que l’empirisme 

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