Le Phédon
sources et références pour étudier le Phédon :
http://jdarriulat.net/Plangeneral.html
1. https://www.jdarriulat.net/Auteurs/Platon/Phedon/Phedon1.html
2. https://www.jdarriulat.net/Auteurs/Platon/Phedon/Phedon1.html
3. https://www.jdarriulat.net/Auteurs/Platon/Phedon/Phedon3.html
le plan de ma fiche est repris directement du site de Dariulat (cf. les liens précédents) :
Plan du Phédon
Introduction
À la demande d’Echécrate, le récit est rapporté par Phédon qui, à l’inverse de Platon, assistait à la mort de Socrate. Le récit commence véritablement en 59c.
Prologue : La mise à l’écart de Xanthippe, épouse et pleureuse (60a et s.) ; Socrate poète met en vers Esope et compose un hymne à Apollon (60d et s.).
Première partie : L’homme devant la mort
La question du dialogue : l'homme devant la mort. Faut-il aimer la mort ? Pourquoi, alors, condamner le suicide ? Faut-il haïr la mort ? Ne faut-il pas plutôt se révolter contre elle, et la fuir à tout prix ? Face à l’énigme de la mort, le dialogue s’oriente d’abord vers une réponse pratique : comment se conduit le philosophe devant la mort ? Puis vers une question théorique : que pouvons-nous savoir de l’immortalité de l’âme ?
I- Le philosophe devant la mort (63e et s.)
L’exercice de la pensée – sa réflexion dialogique – est une purification de l’âme. Il nous prépare à surmonter la peur de la mort, et à demeurer maîtres de nous-mêmes.
II- L’immortalité de l’âme (70a)
Le second mouvement est introduit par la crainte de Cébès : ne faut-il pas mettre la mort dans l’âme et penser qu’après la mort, l’âme ne se « disperse comme une fumée », et s’anéantisse tout à fait ?
a- L’antique tradition (70c)
La croyance pythagoricienne en la métempsychose ; la génération se fait par les contraires : selon un parcours circulaire et perpétuel, la mort naît de la vie et la vie de la mort.
b- La réminiscence (72e)
L’âme préexiste à elle-même, et tout savoir est anamnèse d’un savoir antérieur. Cependant, la méditation – l’incantation – n’est pas encore assez puissante pour exorciser la hantise du Croquemitaine (77e). D’où :
c- L’âme et le corps 78b
Le corps est un composé, susceptible de décomposition. L’âme est une dans le recueillement de la pensée. Elle est simple, donc incorruptible. En ce point, Socrate marque un temps d’arrêt, et « un silence se fit » (84c). La pensée approche les limites de l’impensable et la parole de Socrate n’est plus démonstrative mais musicale, à la façon du chant qu’entonnent les cygnes, oiseaux d’Apollon, à l’approche de la mort (84e).
Puis la rumeur de la méditation – nécessairement infinie – reprend : « Cébès et Simmias dialoguaient à voix basse » (84c).
Objection de Simmias (85c) : L’harmonie survit-elle à la lyre ? L’âme survit-elle au corps ?
Objection de Cébès (87d) : L’âme ne connaît-elle ni la fatigue ni la vieillesse ? Ne s’use-t-elle pas comme un vieux vêtement ? Tout ce que l’usure atteint ne doit-il pas, en fin de compte, mourir ?
Intermède : « Après qu’ils eurent parlé, tous ceux qui les avaient écoutés ressentirent une impression pénible. » (88c) Si l’âme est désir de l’immortel (Banquet), le matérialisme de la double objection humilie cette espérance et met la mort dans l’âme.
Deuxième partie : la réfutation du matérialisme
Prologue : Socrate prend son temps pour répondre. Phédon coupera-t-il ses cheveux en signe de deuil (89b) ? Ne pas haïr la pensée ; ne pas céder à la tentation de la misologie (89d). Le pari de Socrate : il faut croire, contre l’hypothèse matérialiste, que la mort n’est pas une fin (91b).
I- Réfutation de Simmias (91c) : L’Harmonie est accord et unisson ; l’âme au contraire est capable de résistance et d’opposition (ainsi Ulysse exhortant son propre cœur).
II- Réfutation de Cébès (95a) : la critique du matérialisme d’Anaxagore (96a). Principe d’identité : toute existence est conforme à son essence, et ne saurait la renier.
L’âme est la vie ; une âme morte – ou fatiguée et mourante, « grise » – est aussi irréelle qu’un cercle carré. Ici encore, la méditation s’achève sur l’énigme (Simmias : « Il m’est impossible de ne pas éprouver au fond de moi une certaine réticence à croire aux affirmations précédentes » (107b). Le chemin qui conduit à l’Hadès est inconnaissable et mystérieux (108a). La conclusion ne sera donc pas démonstrative mais fabuleuse et mythique. De même que la vie de l’homme s’achève dans la mort, de même le dialogue du Phédon s’achève dans le mystère et dans le mythe.
Le Phèdre, qui à la suite du Banquet pense l’Amour, donne lieu à un mythe céleste. Le Phédon, qui pense la mort, donne lieu à un mythe terrestre. Selon Platon, le séjour de l’âme n’est pas au ciel, mais bien sur la Terre. Il faut distinguer trois régions dans la Terre :
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Le séjour des hommes (109b) : lieu intermédiaire ; cavités remplies d’eau et de brouillard ; la vision est brouillée.
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La « vraie » Terre (110b) : terre d’émeraude et de diamant qui resplendit dans la lumière. Ici, les hommes communiquent directement avec les dieux.
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Le monde souterrain (111c) : le Tartare et les quatre fleuves de l’Enfer. Géographie Infernale. Le châtiment des âmes coupables.
Conclusion de Socrate : « Certes, prétendre à toute force qu’il en va exactement comme je viens de le dire, cela ne convient pas à un homme qui a quelque intelligence » (114d) … mais c’est un « beau risque à courir ». Socrate conclut sa vie sur le pari de l’immortalité.
Les « orphelins » de Socrate qui penseront après sa mort. Le rituel funèbre : son peu d’importance. Le serviteur des Onze, exécuteur irresponsable. La dernière prière : « Que le sort soit favorable à ce changement de séjour. » Le dernier sacrifice : « Nous devons un coq à Asclépios. »
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