Le lyrisme
Le registre lyrique a pour but d'émouvoir le lecteur en exprimant des sentiments personnels. Le lyrisme est le registre de la poésie de l'émotion, de la douleur, exprimées par des voies rythmées et musicales. Mais surtout poésie du moi, le poète choisissant souvent de s'épancher sur l'amour malheureux, la souffrance physique ou morale, la mélancolie. L'élégie (de ele-gos, chant de deuil) est une plainte, un chant de regret sur les thèmes de la fuite du temps, de la mort, de la relation à la nature.
Le lyrisme doit son nom à la lyre (symbole d’unité et d’harmonie, instrument apollinien).
Le lyrisme est une manière d’être, de parler et d’écrire.
Citations du registre lyrique
« Je ne peux vivre sans vous voir » Christine de Pizan (1364-1430), Cent ballades d’amant et de dame, « Ballade 21 : l’amant »
« Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle, // Assise auprès du feu, dévidant et filant, // Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant : // Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle » Pierre de Ronsard (1524-1585), Sonnets pour Hélène
« Je vis, je meurs : je me brûle et me noie. // J'ai chaud extrême en endurant froidure : // La vie m'est trop molle et trop dure. // J'ai grand ennuis entremêlés de joie » Louise Labé (1524-1566), Sonnets (1555)
« Mais moi, triste, et fidèle, et toujours soupirant, // Je meurs dès le matin, je nais avec l’aurore. » Louise Labé (1524-1566), « Je vis, je meurs », Sonnets (1555)
« Mais comment exprimer cette foule de sensations fugitives que j'éprouvais dans mes promenades ? » François-René de Chateaubriand (1768-1848), René (1802)
« Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! // Suspendez votre cours : // Laissez-nous savourer les rapides délices // Des plus beaux de nos jours ! » Alphonse de Lamartine (1790-1869), Le Lac
« Il contempla longtemps les formes magnifiques // Que la nature prend dans les champs pacifiques ; // Il rêva jusqu'au soir ; // Tout le jour il erra le long de la ravine, // Admirant tour à tour le ciel, face divine, // Le lac, divin miroir » Victor Hugo (1802-1885), « Tristesse d'Olympio », Les Rayons et les Ombres
« Et quand un homme meurt, je vois distinctement // Dans son ascension mon propre avènement […] // C'est mon tour ; et la nuit emplit mon œil troublé // Qui, devinant, hélas, l'avenir des colombes, // Pleure sur des berceaux et sourit à des tombes » Victor Hugo (1802-1885), À Théophile Gautier
« Mon âme a plus de feux que vous n’avez de flammes ! » Alfred de Musset (1810-1857), À Ninon, Premières poésies (1832)
« La peste soit de tout l’univers ! Est-il donc décidé que je souperai seul aujourd’hui ? La nuit arrive en poste ; que diable vais-je devenir ? bon ! bon ! ceci me convient. (Il boit.) Je suis capable d’ensevelir ma tristesse dans ce vin, ou du moins ce vin dans ma tristesse. Ah ! ah ! les vêpres sont finies ; voici Marianne qui revient. (Entre Marianne.) » Octave dans Les Caprices de Marianne (1833), Alfred de Musset, acte II, scène 1
« Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, // Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. » Victor Hugo (1802-1885), « Demain, dès l’aube », Contemplations (1856)
« Hélas ! quand je vous parle de moi, je vous parle de vous » Victor Hugo (1802-1885), Préface des Contemplations (1856)
« Homme libre, toujours tu chériras la mer ! // La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme // Dans le déroulement infini de sa lame, // Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer. » Charles Baudelaire (1821-1867), « L’Homme et la mer », Les Fleurs du mal (1857)
« Je suis un cimetière abhorré de la lune », « Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées » Charles Baudelaire (1821-1867), Spleen, « J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans »
« Dis-moi, ton coeur parfois s'envole-t-il, Agathe, », « Emporte-moi, wagon! enlève-moi, frégate ! », Charles Baudelaire (1821-1867), « Moesta et errabunda », Les Fleurs du mal (1857)
« Il pleure dans mon coeur // Comme il pleut sur la ville ; // Quelle est cette langueur // Qui pénètre mon coeur ? » Paul Verlaine, Romances sans paroles (1874)
« J'ai vu passer dans mon rêve // - Tel l'ouragan sur la grève, - // D'une main tenant un glaive // Et de l'autre un sablier, // Ce cavalier » Paul Verlaine, « Cauchemar », Romances sans paroles (1874)
« Les sanglots longs // Des violons // De l'automne // Blessent mon cœur // D'une langueur // Monotone. » Paul Verlaine (1844-1896), « Chanson d'automne », Poèmes saturniens
« C'est un trou de verdure où chante une rivière // Accrochant follement aux herbes des haillons // D'argent […] » Arthur Rimbaud (1854-1891), Le Dormeur du Val
« Mon cœur effeuillé, mon cœur de douleur, // Mon cœur pétrifié, mon pauvre cœur tari » Max Jacob (1876-1944), « L'Accord »
« A la fin tu es las de ce monde ancien », Guillaume Apollinaire (1880-1918), « Zone », Alcools (1913)
« Et je porte avec moi cette ardente souffrance // Comme le ver luisant tient son corps enflammé » Guillaume Apollinaire (1880-1918), « Tristesse d'une étoile », Calligrammes
« Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. » Paul Éluard (1895-1952), L’Amour la Poésie (1929)
« J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. » Robert Desnos (1900-1945), Corps et Biens (1930)
« Écoutez-moi : j’ai tant à dire. Il me semble que si je ne parle pas, je vais mourir d’amour. » Jean Giono (1895-1970), Que ma joie demeure (1935)
« Je sais maintenant pour quoi je suis né », « Tout ce que j’ai dit, tout ce que j’ai fait, tout ce que j’ai paru être » Aragon, Elsa (1959)
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