La colle de lettres

Un exercice angoissant (je dis peut-être cela parce que j'ai raté ma première colle de lettres) mais qui se prépare sérieusement. J'ai eu la chance de passer sur un texte poétique.

Voici mes notes pour  ma colle de lettres sur le poème "Spleen" du recueil Romances sans paroles de Paul Verlaine  : 

INTRO 

accroche

le lien entre littérature et peinture se fait facilement avec le symbolisme et l'impressionnisme

1874 : publication de  Romances sans paroles et première exposition impressionniste  

Paul Verlaine intitule la quatrième et dernière section de son recueil Aquarelles

 

le second poème de cette section est « Spleen » 

Poète emblématique du symbolisme (Idée, la vie spirituelle et intérieure de l'homme), Verlaine mêle musicalité, mélancolie et mystère pour faire résonner ses tourments les plus intimes.

Le mot « spleen », emprunté au mot anglais pour dire « rate », désigne une forme de tristesse diffuse, une mélancolie sans cause apparente — un état d’âme que l’ancienne médecine associait à un déséquilibre de la bile noire, prétendument sécrétée par la rate.

 

lecture

 

Composé de six distiques en octosyllabes, Spleen évoque un moment du séjour londonien de Verlaine en 1872. Tous les poèmes de cette section ont des titres en anglais. Mais derrière la simplicité apparente de cette aquarelle poétique et bucolique se dévoile une douleur plus sourde, celle d’un amour blessé.

Comment, à travers une plainte élégiaque, le poète mêle-t-il l’élan amoureux à la description de la nature ? 

 

Nous verrons comment Verlaine construit un paysage d’abord délicat, puis de plus en plus chargé de mélancolie, jusqu’à en faire le miroir discret d’un amour douloureux.



strophe 1

les deux premiers vers se font écho grammaticalement (sujet au pluriel, verbe être au présent, adverbe « tout », adjectif de couleur) → le poète commence par une description de la nature (impression que l’on va lire un poème descriptif) 

mais donne déjà des indices pour indiquer le fait que ce n’est pas une simple glorification de cette nature, et qu’il y a un thème plus intime 

→ un aspect menaçant du « noir », qui en plus rime avec « désespoirs »

la conjonction de coordination « et » qui lie les deux vers va être reprise pour évoquer la lassitude par la suite

roses et lierre → les deux plantes annoncent l’amour dans son aspect romantique et courtois (chevalier servant, roman de la rose) et dans sa longévité, sa durée (lierre grimpant)

 

strophe 2

« chère » est en début de vers + le reste du vers est une proposition séparée → emphase, adresse à la femme aimée dans la qualité de personne chère au coeur du poète, mise en valeur de ce mot qui introduit l’altérité dans le poème (expéiany- 

après une strophe sur la nature, une strophe sur la personne aimée → alternance 

usage du tutoiement → proximité avec la femme aimée

les « désespoirs » comme sujet du verbe → puissance du malheur du poète

inversement verbe sujet, qui permet une structure 

 

strophe 3 : retour à une description de la nature

répétition de l’adverbe « trop » quatre fois dans la strophe → la nature prend de plus en plus une teinte mélancolique, excessive, elle en perd presque sa beauté (trop oppressant à mettre en lien avec le lierre)

description du « ciel », de la « mer », de « l’air » → 

oxymore léger « trop tendre » (idée de violence avec l’adverbe « trop » et de douceur avec le nom « trop ») → annonce le dégoût qui n’est pas encore si explicite que ça

d’une proposition complète (« le ciel était trop bleu »), à un adjectif (« trop tendre »), à des propositions qui font l'ellipse du verbe dans la deuxième partie de la phrase (« la mer trop verte » en quatre syllabes, « l’air trop doux » en trois) → accélération du rythme du poème qui marque la mélancolie 

de moins en moins de syllabes → accélération, insistance sur la lassitude 

les roses sont rouges mais le lierre est noir, ce qui n’est pas sa vraie couleur ? de même, le ciel est bleu mais la mer est verte → ambiguïté entre la réalité poétique sublimée et la réalité matérielle 

La parole s’efface ? 

perte de la conscience linguistique du poète face à l’impossibilité de s’exprimer ? 

 

strophe 4 : retour au lyrisme

le premier mot de la strophe est un pronom personnel, c’est la première personne, le poète parle de lui-même → lyrisme, 

« toujours » et « attendre » rythment le vers (avant la diérèse et avant la fin) → insistance sur la temporalité (vers une mélancolie)

« vous » en fin de vers, passage au vouvoiement → mise de la femme aimée sur un pédestal 

rejet de ce que le poète craint au vers suivant → mise en valeur de cette potentielle fuite

 

strophe 5

inversion grammaticale du verbe et de ses compléments d’objet directs → impression d’une poésie bucolique mais qui insiste en réalité sur la lassitude du poète

rime interne « vernie » / « buis », sonorité en « i » (« vernie », « luisant », « buis »), ton sec et lumineux en contraste avec le « las » de fin de vers → opposition entre le poète et la nature, mise en lumière de la lassitude

« je » est le sujet de la principale, emploi de la première personne alors même que les autres strophes sur la nature avaient comme sujet des éléments naturels (« roses », « lierres », « ciel »…) → le poème prend son vrai sens, l’assume progressivement

mélange enfin de la nature et du poète (grammaticalement) 

 

strophe 6

la conjonction « et » est répétée trois fois : c’est le premier mot des trois dernières vers → le poète fait durer et montre sa lassitude, son embarras, sa tristesse, sa mélancolie

la campagne est décrite comme « infinie » → encore une fois, c’est une critique 

rime interne entre « tout » et « vous » 

le mot « tout » reprend les éléments du poème 

dernier mot du poème = « hélas ! », exclamation → révélation du vrai thème du poème 

tmèse littéraire : le poète attend au max avant d’exprimer vraiment / séparation des éléments 

 

le symbolisme, la femme, la nature

 

conclusion 

« Spleen » de Verlaine apparaît → nuances, où la nature, d’abord idyllique, se teinte peu à peu d’un voile de mélancolie. 

Loin de se limiter à une simple évocation du paysage, le poème devient le reflet de l’âme du poète, troublée par un amour discret et douloureux. Par un jeu subtil d’alternance entre description et lyrisme, entre le « je » du poète et le « vous » de la femme aimée, Verlaine laisse transparaître une plainte élégiaque, à la fois pudique et profonde. La progression du poème, marquée par un effacement progressif du langage et une musicalité délicate, exprime la lassitude existentielle du poète, prisonnier d’un sentiment amoureux qui le ronge silencieusement. Dans cet équilibre fragile entre le monde extérieur et les tourments intérieurs, Verlaine signe un poème à la fois simple et bouleversant, où la beauté même devient source de douleur.

Comment la nature, progressivement gagnée par la mélancolie, devient-elle le miroir d’un amour discret et douloureux, porté par le chant élégiaque ?

une alternance entre description de la nature et phrases plus lyriques → contribue à mêler ces deux mondes, met en exergue le lyrisme du poème

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