Citations littéraires

Sur cette page vous trouverez quelques unes de mes citations préférées.

La citation est l'outil du littéraire en dissertation de lettres. A défaut de vous mettre en ligne mon carnet de citations, j'ai créé cette page afin de vous en partager quelques unes ; mais il est bien sûr préférable de se constituer sa propre culture littéraire en lisant. D'autant plus que les citations seront choisies par vous et donc plus précises et plus faciles à analyser. 

Bonnes révisions !

Quelques citations trop célèbres

Ces citations sont belles et célèbres. Leur usage en dissertation est déconseillé car il ne montre pas une culture littéraire précise, mais plutôt une connaissance globale de ce qui a été vulgarisé. A vos risques et périls !

« Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. » incipit de L'Étranger, Albert Camus

« Longtemps, je me suis couché de bonne heure. »  incipit Du côté de chez Swann (1913), premier tome de la recherche de Marcel Proust

« Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé. » Alphonse de Lamartine, extrait du poème « L’Isolement » du recueil Méditations poétiques (douleur suscitée par la mort de l’amante et muse du poète, Julie Charles, emportée jeune par la tuberculose)

« Tous les animaux sont égaux mais certains sont plus égaux que d’autres. » Georges Orwell, apologue de La Ferme des animaux (dystopie dans laquelle les animaux, après s’être révoltés, prennent le pouvoir aux Hommes)

« La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur » Paul Eluard, « La courbe de tes yeux », Capitale de la douleur, 1926

« Voici mon secret. Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. » Le Petit Prince, Saint-Exupéry

Citations du registre lyrique

« Je ne peux vivre sans vous voir » Christine de Pizan (1364-1430), Cent ballades d’amant et de dame, « Ballade 21 : l’amant »  

« Quand vous serez bien vieille, au soir, à la chandelle, // Assise auprès du feu, dévidant et filant, // Direz, chantant mes vers, en vous émerveillant : // Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle » Pierre de Ronsard (1524-1585), Sonnets pour Hélène  

« Je vis, je meurs : je me brûle et me noie. // J'ai chaud extrême en endurant froidure : // La vie m'est trop molle et trop dure. // J'ai grand ennuis entremêlés de joie » Louise Labé (1524-1566), Sonnets (1555)  

« Mais moi, triste, et fidèle, et toujours soupirant,  // Je meurs dès le matin, je nais avec l’aurore. » Louise Labé (1524-1566), « Je vis, je meurs », Sonnets (1555)  

« Mais comment exprimer cette foule de sensations fugitives que j'éprouvais dans mes promenades ? » François-René de Chateaubriand (1768-1848), René (1802)  

« Ô temps ! suspends ton vol, et vous, heures propices ! // Suspendez votre cours : // Laissez-nous savourer les rapides délices // Des plus beaux de nos jours ! » Alphonse de Lamartine (1790-1869), Le Lac  

« Il contempla longtemps les formes magnifiques // Que la nature prend dans les champs pacifiques ; // Il rêva jusqu'au soir ; // Tout le jour il erra le long de la ravine, // Admirant tour à tour le ciel, face divine, // Le lac, divin miroir » Victor Hugo (1802-1885), « Tristesse d'Olympio », Les Rayons et les Ombres  

« La peste soit de tout l’univers ! Est-il donc décidé que je souperai seul aujourd’hui ? La nuit arrive en poste ; que diable vais-je devenir ? bon ! bon ! ceci me convient. (Il boit.) Je suis capable d’ensevelir ma tristesse dans ce vin, ou du moins ce vin dans ma tristesse. Ah ! ah ! les vêpres sont finies ; voici Marianne qui revient. (Entre Marianne.) » Octave dans Les Caprices de Marianne (1833), Alfred de Musset, acte II, scène 1

« Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,  // Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. » Victor Hugo (1802-1885), « Demain, dès l’aube », Contemplations (1856)  

« Hélas ! quand je vous parle de moi, je vous parle de vous » Victor Hugo (1802-1885), Préface des Contemplations (1856)  

« Homme libre, toujours tu chériras la mer ! // La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme // Dans le déroulement infini de sa lame, // Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer. » Charles Baudelaire (1821-1867), « L’Homme et la mer », Les Fleurs du mal (1857)

 J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans  », « Je suis un cimetière abhorré de la lune », « Je suis un vieux boudoir plein de roses fanées » Charles Baudelaire (1821-1867), deuxième « Spleen » des Fleurs du mal

« Dis-moi, ton coeur parfois s'envole-t-il, Agathe, », « Emporte-moi, wagon! en­lève-moi, fré­gate ! », Charles Baudelaire (1821-1867), « Moesta et errabunda », Les Fleurs du mal (1857)

« Il pleure dans mon coeur // Comme il pleut sur la ville ; //  Quelle est cette langueur // Qui pénètre mon coeur ? » Paul Verlaine, Romances sans paroles (1874)

« J'ai vu passer dans mon rêve // - Tel l'ouragan sur la grève, - // D'une main tenant un glaive // Et de l'autre un sablier, // Ce cavalier », Paul Verlaine (1844-1896), « Cauchemar  », Romances sans paroles (1874)

« Les sanglots longs // Des violons // De l'automne // Blessent mon cœur // D'une langueur // Monotone. » Paul Verlaine, « Chanson d'automne », Poèmes saturniens

« C'est un trou de verdure où chante une rivière // Accrochant follement aux herbes des haillons // D'argent […] » Arthur Rimbaud (1854-1891), « Le Dormeur du Val », deuxième poème du second Cahier de Douai (1870)

« Mon cœur effeuillé, mon cœur de douleur, // Mon cœur pétrifié, mon pauvre cœur tari » Max Jacob (1876-1944), « L'Accord »

« A la fin tu es las de ce monde ancien », Guillaume Apollinaire (1880-1918), « Zone », Alcools (1913) (dernier à être écrit, premier dans le recueil) 

« Et je porte avec moi cette ardente souffrance // Comme le ver luisant tient son corps enflammé » Guillaume Apollinaire (1880-1918), « Tristesse d'une étoile », Calligrammes  

« Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. » Paul Éluard (1895-1952), L’Amour la Poésie (1929)  

« J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. » Robert Desnos (1900-1945), Corps et Biens (1930)  

« Écoutez-moi : j’ai tant à dire. Il me semble que si je ne parle pas, je vais mourir d’amour. » Jean Giono (1895-1970), Que ma joie demeure (1935)

« Je sais maintenant pour quoi je suis né », « Tout ce que j’ai dit, tout ce que j’ai fait, tout ce que j’ai paru être » Aragon, Elsa (1959)

Répliques de théâtre

« Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie ! N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? » I, 4, Don Diègue

« À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » II, 2 

« Va, je ne te hais point. » III, 4, Chimène

« Laisse faire le temps, ta vaillance et ton roi », dernier vers du Cid

Le Cid, Pierre Corneille

 

« Je suis maître de moi comme de l'univers », Cinna, V, 3, Pierre Corneille

« Dieu ne veut point d'un cœur où le monde domine » Polyeucte, I, 1, Pierre Corneille

 

«  Eh bien ! Oui, c’est mon vice. Déplaire est mon plaisir. J’aime qu’on me haïsse. »

tirade de Cyrano de Bergerac, Edmond Rostand - limites de l’orgueil, empathie, admiration

 

tirades célèbres : 

« Non, merci ! » : Cyrano de Bergerac, Rostand

« Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue » : Phèdre, Racine

L’aveu de Phèdre à Hippolyte, Phèdre, Racine, II, 5.

«          Ah, cruel ! tu m’as trop entendue !

Je t’en ai dit assez pour te tirer d’erreur.

Eh bien ! connais donc Phèdre et toute sa fureur :

J’aime ! Ne pense pas qu’au moment que je t’aime,

Innocente à mes yeux, je m’approuve moi-même ; »

« Adieu Camille, retourne à ton couvent » : On ne badine pas avec l'amour, de Musset

« C'est un roc !… C'est un pic !… C'est un cap ! » tirade du nez, Cyrano de Bergerac 

« Non, elle est générale, et je hais tous les hommes » tirade d'Alceste, Le Misanthrope, Molière

Citations sur le personnage romanesque

« C'était une femme artificiellement instruite, réellement ignorante »

« Ne serait-ce pas toujours un portrait inachevé que celui de cette femme  [...] ? La grâce lui servait d'unité. Rien n'était joué. »

« souverainement femme et souverainement coquette, Parisienne surtout; »

« L’orgue est certes le plus grand, le plus audacieux, le plus magnifique de tous les instruments créés par le génie humain. »

La duchesse de Langeais, Honoré de Balzac

 

« Pour ceux qui savent que Quasimodo a existé, Notre-Dame est aujourd'hui déserte, inanimée, morte. On sent qu'il y a quelque chose de disparu. Ce corps immense est vide ; c'est un squelette ; l'esprit l'a quitté, on en voit la place, voilà tout. C'est comme un crâne où il y a encore des trous pour les yeux, mais plus de regard. » 

« Cette église centrale et génératrice est parmi les vieilles églises de Paris une sorte de chimère ; elle a la tête de l’une, les membres de celle-là, la croupe de l’autre ; quelque chose de toutes. »

« La grimace était son visage. Ou plutôt toute sa personne était une grimace. »

Notre-Dame de Paris. 1482 (1831), Victor Hugo

 

«On avait sûrement calomnié Joseph K., car, sans avoir rien fait de mal, il fut arrêté un matin.» incipit Le Procès, Franz Kafka

Incipits frappants

« Tchen tenterait-il de lever la moustiquaire ? Frapperait-il au travers ? » La condition humaine, André Malraux (1933)

« Ça a débuté comme ça. Moi, j'avais jamais rien dit. » Voyage au bout de la nuit, Louis-Ferdinand Céline, 1932

« C'est fini. La plage de Big Sur est vide, et je demeure couché sur le sable, à l'endroit même où je suis tombé. » La Promesse de l'aube, Romain Gary

« La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. » Aurélien, Louis Aragon

« Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. » Lolita, Vladimir Nabokov (1955)

«Sur ce sentiment inconnu, dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse.» Bonjour tristesse, Françoise Sagan

Citations littéraires précises et moins célèbres 

ces citations sont issues de lectures personnelles et d'études littéraires faites en classe

« Aussi, pour marquer le progrès de cet ouvrage à la Pénélope, peut-être faudrait-il s’en tenir aux expressions matérielles du sentiment. »

« Et, près de moi, vous reviendriez à la vie, à la santé, sous les ailes de l’Amour. »

« Oui, c'est moi, je suis là, j’aime toujours ; mais je suis à l’abri de l’amour. Tu m’entendras, mon âme t’enveloppera, et je resterai sous le linceul brun de ce chœur d'où nul pouvoir ne saurait m'arracher. Tu ne me verras pas. »

« L'Amen fut un retour à Dieu; ce dernier accord fut grave, solennel, terrible.  »

« La religion dominant la vie, en en offrant sans cesse aux hommes la fin et les moyens, image tout espagnole d'ailleurs! Jetez ce paysage au milieu de la Méditerranée, sous un ciel brûlant; accompagnez-le de quelques palmiers [...]. Voyez les franges de la mer blanchissant les récifs, et s'opposant au bleu saphir des eaux; admirez les galeries  [...] Partout du bruit et du calme ; mais plus souvent le calme partout. »

La duchesse de Langeais, Honoré de Balzac

 

« Pour moi, qui ne suis point fait à ce train, et qui vais souvent à pied sans changer d’allure, j’enrage quelquefois comme un chrétien : car encore passe qu’on m’éclabousse depuis les pieds jusqu’à la tête ; mais je ne puis pardonner les coups de coude que je reçois régulièrement et périodiquement. »

« Le roi de France est le plus puissant prince de l’Europe. Il n’a point de mines d’or comme le roi d’Espagne son voisin ; mais il a plus de richesses que lui, parce qu’il les tire de la vanité de ses sujets, plus inépuisable que les mines. »

« Ce magicien s’appelle le pape : tantôt il lui fait croire que trois ne sont qu’un ; que le pain qu’on mange n’est pas du pain, ou que le vin qu’on boit n’est pas du vin, et mille autres choses de cette espèce. »

« il faut qu’il ait été instruit des principes de notre sainte loi : car, puisque les femmes sont d’une création inférieure à la nôtre, et que nos prophètes nous disent qu’elles n’entreront point dans le paradis, pourquoi faut-il qu’elles se mêlent de lire un livre qui n’est fait que pour apprendre le chemin du paradis ? »

Lettre 24 des Lettres persanes, de Montesquieu - Rica à Ibben

 

« Le plus clair de mon temps je le passe à l’obscurcir. » Colin du roman l’Ecume des Jours de Boris Vian 

Citations de théorie littéraire 

« Suspendre le jugement moral, ce n’est pas l’immoralité du roman, c’est sa morale. »  Kundera, l’Art du roman (1986) 

« La sagesse du roman est différente de celle de la philosophie. Le roman est né non pas de l’esprit théorique mais de l’esprit de l’humour. Un des échecs de l’Europe est de n’avoir jamais compris l’art le plus européen – le roman ; ni son esprit, ni ses immenses connaissances et découvertes, ni l’autonomie de son histoire. » Kundera, L’art du roman  (1986)

« Tout roman qui n'est pas un poème n'existe pas. » Remy de Gourmont

« Les grands écrivains sont faits de tout ce qu’ils ont lu, et ce qu’ils ont écrit est tissé d’un dialogue permanent avec les textes qui les précèdent. » Paul Valéry

Titres que je trouve beaux 

Alors pour cette catégorie je suis une tricheuse : je n'ai pas lu ces livres. Mais leurs titres sont trop beaux pour ne pas les re-partager (et pour cause, ces titres sont des vers de poésie). 

Alors si vous cherchez une idée de cadeau pour un littéraire qui ne sait pas choisir entre roman et poésie, c'est l'occasion, inspirez-vous en :

 

Louis Aragon (1897-1982) semble avoir été une figure inspirante dans la vie de Jean d'Ormesson (1925-2017), notamment à travers son Chant II du recueil Les Yeux et la Mémoire, un poème s'intitulant  «Que la vie en vaut la peine ». Ce poème lui a donné trois titres de romans :

C'est une chose étrange à la fin que le monde (2010)

Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit (2013)

Je dirai malgré tout que cette vie fut belle (2016)

« Malgré tout je vous dis que cette vie fut telle
Qu'à qui voudra m'entendre à qui je parle ici
N'ayant plus sur la lèvre un seul mot que merci
Je dirai malgré tout que cette vie fut belle »

Chant II, Les Yeux et la Mémoire, Louis Aragon

 

Quoi ? L'éternité, Marguerite Yourcenar

Ce titre est celui du dernier volet de l'autobiographie en trois parties - Le Labyrinthe du monde - de Marguerite Yourcenar (1903-1987) composée de Souvenirs pieux (1974), Archives du Nord (1977), Quoi ? L'éternité (1988).  Elle emprunte ce dernier titre à Arthur Rimbaud (1854-1891), 

« Elle est retrouvée.
Quoi ? – L’Eternité.
C’est la mer allée
Avec le soleil. »

« L'Eternité », Arthur Rimbaud, 1872

Créez votre propre site internet avec Webador